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Pourquoi avoir créé « Casamance Ecoparc » ?

Publié le 02.09.2013 par Team - Voir les commentaires

Pour rappel, l’idée de créer l’Ecoparc Casamance est née de l’urgence de préserver un des derniers poumons verts de la région pour les futures générations. Les images de Google prises en Juillet 2013 permettent de mieux comprendre l’enjeu du projet : elles témoignent de la déforestation en Casamance, notamment sur le littoral.

La côte de la basse Casamance avec sa station touristique au Cap Skirring (Club Med) est réputée la plus belle de tout le Sénégal. Le développement urbain, même si très modeste par rapport à son potentiel, à cause de la rébellion casamançaise, a favorisé une spéculation foncière (p.e. la culture de riz et la construction des villas de vacances), ce qui a contribué à la destruction de la forêt littoral notamment entre Kabrousse, Cap Skirring et Boukot. Par exemple, le Parc National de la Basse Casamance n’est plus protégé et sa faune et flore ne sont plus recensées depuis l’éclatement de la rébellion casamançaise au début des années 1980. La parties grises, notamment entre la côte et l’Ecoparc, sont des rizières.

Selon Augustin, si le processus d’urbanisation continue, dans quelques années il n’y aura plus de poumon vert entre les localités citées. Cette dynamique destructive aurait pu emporter la forêt d’Ecoparc, si Augustin et son association APES n’avaient pas initié le projet d’Ecoparc. A part la spéculation foncière, deux principales menaces continuaient à peser sur la forêt de l’Ecoparc :

  1. une pression de pâturage due aux intrusions du bétail domestique (zébus, chèvres, moutons) qui y prélève pour se nourrir feuillages, branches, écorces et parfois racines. La pression de pâturage et le piétinement que le bétail exerce sur la forêt entrainent la disparition de certaines essences de végétaux et parfois de la faune qui y est associée. Elle se traduit donc par un appauvrissement progressif de la biodiversité forestière.
  2. une pression de braconnage à la fois sur la faune et sur la flore. Des prélèvements illégaux y sont menés de manière anarchique et non durable notamment pour le bois d’œuvre et le bois de chauffe. Ces prélèvements entraînent et accélèrent la dégradation de l’écosystème forestier et la perte de sa capacité de régénération naturelle.

La forêt près de Diembering est désormais protégée non seulement de la spéculation foncière grâce à la création de l’Ecoparc Casamance mais aussi contre les menaces de pâturage et de braconnage grâce à la clôture financée par notre Communauté d’Ecofund. La clôture a été fabriquée à Dakar, Sénégal, par une entreprise locale spécialisée dans la protection des réserves naturelles : Premièrement, grâce à la taille des mailles du grillage, suffisamment larges, la clôture préservera les continuités écologiques, c’est-à-dire la circulation des espèces (petits mammifères, insectes, amphibiens, reptiles, mollusques) qui jouent parfois un rôle important dans la dispersion des graines et donc la régénération de la forêt. Deuxièment, elle est suffisamment robuste, fabriquée avec un métal galvanisé, pour mieux résister aux conditions climatiques en Casamance, forte humidité et sel de mer.

Les images montrent l’impact de la déforestation entre 2004 et 2013 en Basse Casamance.

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