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Sauvez la forêt en Casamance !

Publié le 13.10.2014 par Team - Voir les commentaires

Nous vous invitions à lire le témoignage de Marjolaine, qui a récemment visité Ecoparc.

Nous vous invitons également à regarder « Le trésor du Sénégal » vendredi prochain le 17 novembre à 18:45 UTC dans l’émission « Thalassa » sur la chaîne France 3 de la télévision française, un film documentaire sur la Casamance et sur les trésors de l’Ecoparc en particulier.

Votre soutien au financement au projet d’Augustin sera un véritable coup de pouce pour la mise en place du Sentier écologique !

Témoignage de Marjolaine:

Sur l’invitation d’Ecofund et d’Augustin Diatta, à l’initiative de l’Ecoparc Casamance, je me suis rendue sur place il y a quelques semaines. En un mot, arriver à l’Ecoparc Casamance c’est faire le plein de nature… c’est un peu comme une excursion en pleine forêt amazonienne pour qui vient de Dakar où la végétation se fait extrêmement rare encore plus que d’habitude en cette fin de saison sèche.

Marcher en forêt ne m’était pas arrivé depuis des années … J’en avais oublié les odeurs et les bruits particuliers qui titillent les sens si on prend le temps de s’arrêter un instant. La vue et le goût ne sont pas en reste. Avec les enfants nous observons des grosses fourmis qui portent une énorme feuille, des vers de terre, des lézards, des araignées… La forêt abrite une vie animale intense. Pas besoin d’aller au cinéma pour voir « Fourmiz » nous visionnons le film en direct, tout se passe sous nos yeux ! J’ai même la chance d’apercevoir un varan et un cochon, chacun bien à l’aise dans cet environnement quasi sauvage. Côté expériences gustatives, on peut gouter les traditionnelles mangues et mads à profusion et j’ose tester aussi des fruits qui m’étaient jusque-là inconnus : l’effoufe (v. photo), le somp, le tol.

Au cours de la visite, Augustin et Jean Michel de l’Association APES, qui nous guident, nous indiquent aussi quelques plantes et arbres aux multiples vertus médicinales, telle feuille peut être croquée, telle écorce se prépare en décoction. Par ci le pain de singe, le fruit du baobab surnommé « Imodium local » et par là, la très précieuse noix de carapa (v. photo).

Nous avons emprunté le circuit qui indiquait une promenade de 45 minutes à 1 heure mais il n’était pas prévu de faire la visite au pas de course ! En plus, le temps est une donnée très relative quand on se trouve au milieu de la forêt. Nous avons donc cheminé à notre rythme et découvert les nombreuses richesses de la forêt casamançaise. Par exemple, je n’ai jamais vu autant de termitières de ma vie, il y en a à chaque pas ou presque (photo). Je ne le savais pas mais les termites s’installent aussi en hauteur sur les branches. Et elles sont très gourmandes, elles ont d’ailleurs grignoté quelques-unes des pancartes installées le long du sentier, elles ont aussi mangé les bancs de bois qui offraient une halte près du grand baobab sacré ! Chaque arrêt a été un prétexte pour parler de la faune et de la flore, des traditions locales mais aussi des activités économiques pratiquées par les populations de la région.

Savez-vous distinguer un palmier d’un rônier ? Ou même d’un cocotier (quand il n’y a pas de noix de coco… sinon le jeu devient facile) ? Pour l’œil non averti, on peut facilement confondre ces arbres aux longs troncs fins, pourtant les feuilles sont bien différentes. A savoir aussi que les arbres n’ont pas du tout le même aspect selon qu’ils sont exploités ou non. Augustin m’explique que toutes les parties du rônier ont une vocation : le tronc, les racines, les branches, les feuilles, la sève. A-t-on jamais vu un arbre aussi utile ? Ne devrait-il pas à ce titre être reconnu à sa juste valeur et mieux préservé ?

Je m’intéresse aussi aux pommes de cajou, il y en a de beaucoup sur le sol car personne ne cueille les fruits de ces arbres sauvages. Pourtant on pourrait sans doute en tirer bénéfice, il y a les noix bien sûr, qu’on aime grignoter à l’apéritif. Il y a aussi le jus qu’on peut récolter en pressant la pomme, il est abondant et sucré. Je sais que de l’autre côté de la frontière, en Guinée Bissau, des entreprises le transforment pour le vendre en bouteille. Ici, la quantité de fruits n’est sans doute pas suffisante pour les exploiter. Et la forêt, en plus, a bien d’autres produits forestiers à offrir.

Plus loin, Augustin nous montre des clairières en cours de reboisement, ce sont des espaces qui ont été « nettoyés » par la technique du brulis. Les arbres, à l’exception des plus gros, ont été réduits en cendres, ceux qui restent s’en trouvent fortifiés (v. photo). Le terrain accueillera cet été de nouveaux plants : une variété de palmiers améliorée venue de Côte d’Ivoire, des eucalyptus, manguiers et citronniers, une manière de réintroduire des essences nobles face aux lianes qui constituent l’essentiel de la végétation dans la forêt. Un étudiant en doctorat va aussi effectuer des recherches sur les mads et observer les rendements des pieds selon leur environnement.

Augustin n’avait peut-être pas imaginé que cette forêt pourrait servir de laboratoire scientifique mais il est certain que son rêve de protéger la forêt et d’en faire connaitre ses richesses est bel et bien devenu réalité. Avec son association, l’APES et le soutien de la communauté d’Ecofund, 32 hectares de forêt ont été préservés. Lors de ma visite, j’en ai à peine arpenté une petite partie, cela m’a donc donné envie de revenir. En tout cas, bonne nouvelle pour les élèves et étudiants qui ont l’habitude d’effectuer des sorties à l’Ecoparc. Dans quelques semaines, l’aménagement de l’Ecolodge (v. photo) sera finalisé, il pourra alors accueillir des groupes qui souhaitent prolonger leur séjour et profiter des mille et une attractions dont regorge la forêt.

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